L’église

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L’église est citée dès 984. Le chœur avec voûte est du XIII° siècle. Il supportait le clocher primitif disparu. Les deux premières travées de la nef centrale ont été remises en état après la Révolution. La chapelle Notre-Dame fut construite au nord en 1813.La chapelle Saint-Roch fut construite au sud en 1815-1816. Le clocher fut élevé en 1840-1843 par l’architecte Burgos.
Les deux chapelles sont prolongées en nefs vers 1845. L’ensemble est prolongé à l’ouest avec la façade actuelle de style roman-byzantin dessinée par M. Albin Chalandon vers 1870.
A l’extérieur, la sculpture du tympan au-dessus du portail représente Monseigneur Georges Chalandon, évêque de Belley, avec Saint-Roch, de part et d’autre du Christ-Roi.
Devant l’église, la croix de confrérie est datée de 1768.

A l’intérieur, récemment restauré, voir les clefs de voute dans les nefs latérales décorées d’écussons aux armes des familles Regnauld et Chalandon La clef de voute du chœur est ornée d’une croix entre deux fois quatre coquilles alternées.
Dans la chapelle Notre-Dame, l’autel présente sur le devant un bas-relief en bois, malheureusement brisé, une Dormition de la Vierge. Cet ouvrage remonte au XVII° ou au XVIII° siècle. Cet ouvrage remonte au XVII° ou XVIII° siècle. La statue de la vierge, en bois polychrome est du XIX° siècle.
Contre deux piliers : une statue de Saint-Joseph également en bois polychrome du XIX° siècle et une statue de Saint-Jean-Baptiste en plâtre peint, travaillé à la main, œuvre de Théobald de Regnaul de Parcieux, qui a également réalisé la croix dite d’Ain, vers la gare, en pierre finement ouvragée.

Dans le chœur, côté sud, un bas-relief en bois peint représente la Cène. Il provient de Fribourg en Suisse.
Il est classé « Monument Historique » (Restauration en image ci-contre)

Ivan Andrey dans son ouvrage « Retables fribourgeois de l’époque de Hans Fries » décrit son histoire :
« Juriste de profession, diplomate polyglotte et cosmopolite, ami des humanistes, Pierre Falck fut un homme très influent dans la Confédération Suisse au cours de la décennie 1510... Le 11 avril 1515, il reçut l’autorisation de construire une chapelle funéraire pour lui-même et ses descendants à Saint-Nicolas de Fribourg. Cette chapelle fut dédiée au Mont des Oliviers. Directement liée au culte des morts et à l’angoisse devant la mort, la dévotion au Mont des Oliviers était très courante à la fin du Moyen Age…
La même année, Pierre Falck partit en pèlerinage en Terre Sainte…
En 1995, Sophie Guillot de Suduiraut, Conservateur en chef au département des Sculptures du Musée du Louvre, publia une découverte essentielle pour la sculpture fribourgeoise du premier tiers du XVI° siècle.
Le Musée national du Moyen Age-Thermes de Cluny à Paris venait d’acheter un relief en bois polychromé représentant les Trois apôtres endormis, qu’elle put mettre en relation avec un Christ en prière faisant partie des collections du musée depuis 1895 ».

« Le style de ces fragments d’un Mont des Oliviers étant manifestement fribourgeois, elle les attribua à l’atelier de Hans Geiler. Par la suite elle repéra dans les réserves du Metropolitan Museum de New-York un petit relief de Judas entrant au Jardin des Oliviers, appartenant de toute évidence au même ensemble que les éléments de Paris.
En 1997, Marie-Reine Jasé-Charvolin, de la Direction régionale des affaires culturelles Rhône-Alpes à Lyon, nous fit parvenir la documentation complète d’un relief de La Cène conservé dans l’église de Parcieux.
Une inscription révèle que cette œuvre a été envoyée de Fribourg vers 1834 par Claude Frangin, ancien curé de la Métropole de Lyon. La date 1418, gravée sur la seille du premier plan, est manifestement apocryphe, puisque la sculpture date de toute évidence du premier tiers du XVI° siècle.
Au milieu du XVIII° siècle, tous les anciens retables de l’église Saint-Nicolas ont été supprimés, sauf celui du Mont des Oliviers. Dans les années 1820, le chanoine Fontaine l’évoquait ainsi : « Le tableau etoit en bois sculpté. Monsieur Falck y avoit placé Jésus-Christ au Jardin des Olives en mémoire de son voyage de Jérusalem. Au bas etoit la Sainte Cène ».
Cette indication très précieuse nous permet de rapprocher les éléments de Paris, de New-York et de Parcieux. Le texte de Fontaine laisse entendre que La Cène pouvait être une prédelle (c’est-à-dire un panneau en longueur placé sous le retable) De fait, le relief de Parcieux en a le format et mesure, à un centimètre près, la même largeur que le relief de Paris qui constituait donc la partie principale du retable ».

« La provenance fribourgeoise de la prédelle de Parcieux est attestée, celle des sculptures de Paris et de New-York ne l’est pas, mais la correspondance parfaite entre les dimensions des éléments, la concordance avec la description du chanoine Fontaine et la parenté stylistique nous autorise, sous réserve d’une étude matérielle approfondie, de conclure que ces éléments constituaient le retable du Mont des Oliviers sans doute commandé vers 1517-1518 par Pierre Falck pour sa chapelle privée. Se pourrait-il que le retable fût daté 1518, mais qu’à la suite d’une lecture fautive on fit graver sur la prédelle le millésime 1418, au moment du démembrement ?
Depuis la suppression de ce retable vers 1820, chacun des fragments connut sa propre histoire.
La prédelle rejoignit Parcieux dès 1834, mais le relief central fut scié en plusieurs morceaux.
Le Christ en prière aboutit au Musée de Cluny à Paris dès 1895, alors que le fragment aujourd’hui à New-York devait faire partie de la collection Georges Hoentschel à Paris. Sans doute conservés en France également, les trois apôtres endormis ne sont réapparus qu’un siècle plus tard, en 1993. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que l’état de la polychromie des quatre parties soit très différent. Les apôtres ont été brutalement décapés, alors que le Christ et Judas ont fait l’objet de restaurations soignées ; la prédelle de Parcieux pour sa part a conservé semble-t-il un surpeint assez épais. Malgré tout, les comparaisons entre la prédelle et le relief central sont assez probantes. Jusque dans les détails de la coiffure, les têtes du Christ, de Saint-Pierre, de Saint-Jean et de Saint-Jacques sont tout à fait semblables… »
Pour mieux imaginer le retable « du Mont des Oliviers » dans son état d’origine, les photos ci-dessous montrent le retable « de la Crucifixion » réalisé par le même atelier de Hans Geiler à la même époque 1515-1520. Le retable « de la Crucifixion » est en bois résineux et tilleul et il n’a pas été découpé.
Il est actuellement au Musée National du Moyen Age-Thermes de Cluny à Paris.
Ouvert, sur les volets : la prière du Christ au Mont des Oliviers, la Flagellation, le Couronnement d’épines, l’Ecce Homo. Fermé, sur les volets : Saint-Accurcius et Sainte-Catherine.
La prédelle, le panneau en longueur sous le retable, n’est pas sculptée : elle est, dans ce cas, simplement peinte en gris-bleu uni.

La prédelle a été restaurée en 2010 par arc Restauro sous le contrôle de la Conservation des monuments historiques (DRAC Rhône-Alpes) et de la Conservation des antiquités et objet d’art (CAOA de l’Ain).

Prendre la rue de l’église, puis la rue de la Fontaine.

Téléchargements

PREDELLE D’UN RETABLE septembre 2016 PDF - 1.3 Mo
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LA SAINTE CENE DE PARCIEUX juillet 2016 PDF - 1.3 Mo
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